jeudi 21 mai 2009

CHURINGA LE ROYAUME DES GRENOUILLES

 

Hello les enfants !

Alors, alors, nous nous étions quittés sur de nouvelles promesses de travail. Les quelques villes s’offrant à nous sur la route vers le nord étaient nimbées d’une quasi certitude d’employment. Pour finir, point de travail à Makay. Puisque le destin souhaite nous voir oisives, nous nous rendons au Eungella national Park réputé pour être le spot à Platypus. Qu’est-ce donc qu’un platypus me direz vous ? C’est un ornithorynque. Une création typiquement australienne donc. Le platypus vit dans les rainforest, comprenez les forêts pluviales. Et oui il pleuvait oui, oh, un peu plus un peu moins… Et puis on a investit dans du joint à salle de bain pour colmater Mitch qui reste tout sec maintenant. 

Enfin bref. Forêt luxuriante perdue dans la montagne, un décor de jungle avec des arbres biscornus, des lianes, de grands cacatoès blancs à crête jaune et au cri rappelant un alcolo-tabagique en fin de soirée ; et puis… des dindes. 


Oui au premier abord on se dit pas qu’on va trouver des dindes dans la jungle hein. Et bien elles sont sauvages et complètement communes dans ce genre d’environnement. 

     

On s’est offertes une jolie balade dans la jungle, où nous avons essentiellement arrêté notre attention sur des champignons. Plein de formes, plein de couleurs et surtout pas tellement d’autres organismes à observer. Les arbres étaient magnifiques et imposent le respect. 

   

Alors pas de panique, une balade dans la jungle australienne c’est un joli sentier tout bien marqué avec des panneaux pédagogiques essaimés le long du parcours, nul besoin de machette pour pourfendre l’hostile verdure.

 

Et puis vint le moment des platypus. Le platypus est un animal nocturne et aquatique qui sort de sa tanière au crépuscule pour grignoter de l’écrevisse et d’autres trucs qu’il peut trouver dans l’eau. Il y avait un superbe petit plateau d’observation au bord de la rivière où nous avons patiemment attendu une bonne heure, les yeux rivés sur l’ondoiement du cours d’eau et affolées à la moindre bulle émergeante. Il y avait moult tortues, ce qui nous excitées bien un quart d’heure et puis on se lasse de tout ; la génération zapping télé, que voulez vous… 


Quand soudain, voilà un tout p’tit machin aux poils luisants qui émerge deux secondes de l’eau et replonge. Le platypus est tout petit, beaucoup plus petit qu’une dinde en tous cas. Je n’ai qu’une photo pas très parlante de cette rencontre, le platypus est furtif et préfère bidouiller sous l’eau. Donc pour palier à votre frustration voici les clichés que j’avais pris de la bête à l’aquarium de Sydney.

  

 Nous sommes donc restés 20 minutes a guetter les allers et venues sub aquatiques de ce drôle d’engin à la queue de castor et au bec de canard et puis nous sommes retournées à Mitch pour une bonne nuit de sommeil sur le parking du Park national, entourée par cette épaisse forêt où les échos des cris des bêtes sauvages rebondissaient de part et d’autre du van. (Les dindes font beaucoup de bruit la nuit parce qu’elles partent à la chasse à la grenouille).

On repart, vous l’aurez deviné, vers le Nord. Trop de pluie, besoin de beach et de soleil.

Du coup on a fait un petit tour à Airlie Beach station balnéaire prisée des australiens et des voyageurs venus s’encanailler. A Airlie beach on fait deux choses, boire et prendre le bateau direction les Whitsundays Islands, encore un autre paradis tout plein d’eau de mer turquoise, avec les poissons multicolores etc. Manque de bol il pleuvait des cordes. J Après une nuit dans un camping jouxtant l’aéroport (si si parmi les dizaines de lieux de villégiatures du coin nous avons dégoté le seul avec aéroport incorporé, à notre décharge il faisait nuit, m’enfin bon)

Nouvelle fuite, direction Bowen qui devait être LE graal du travailleur agricole itinérant. Bowen c’est la ville de la mangue. Après la guitare géante, la crevette géante, la bouteille de Rhum géante, voici la mangue géante ! 


Malgré l’émoi provoqué par la vision de ce fruit exotique aux dimensions honorables, notre entouthiasme redescendit quelque peu lorsque la dame du centre d’information nous offre le même discours que dans nos précédents points de chute : la saison n’a pas commencé à cause de trop de pluie etc. Il faut attendre plusieurs semaines. Alors voilà tout un tas de villes blindées de backpackers et de coréens en mal de travail qui errent l’œil hagard dans les rues pratiquement vides de ces patelins reculés du monde… Mais au moins à Bowen les plages sont nombreuses et très jolies. Du coup on se déniche un p’tit parking pour la nuit, en bord de plage, sous des arbres à l’air super exotique ; genre avec 5 troncs en un, des branches qui sont aussi des racines, le tout avec des fruit bizarres dessus, ambiance quoi. Deux autres vans nous accompagnent avec tout plein de français dedans. Aucun panneau d’interdiction de camping, on s’endort détendus jusqu’au « PAN PAN PAN » sur la carlingue de Mitch à minuit.  Enfin nous voici confrontées au légendaire ranger qui vous demande poliment de quitter les lieux. Le notre de ranger il était chouette, tout rond, tout roux, on aurait appuyer sur le nez y’aurait eu du lait qui serait sorti. Le seul endroit où nous pouvons caler le van pour la nuit, nous dit-il, c’est à la station service, enfin c’est ce que je comprendre, le cerveau un peu ébouriffé. Zou, on roule 5 minutes vers la sortie de la ville, on voit une station, on se pose, on se rendort. Bizarrement les deux autres vans ne semblent pas nous rejoindre… « RE PAN PAN PAN ! » Ah, rebonsoir à toi ami ranger, toujours aussi roux et toujours aussi rond. C’est pas la bonne station service, il faut que l’on quitte Bowen, qu’on roule 10 minutes sur l’autoroute et qu’on se gare sur le parking d’une autre station service. Effectivement nous y retrouvons nos amis français. Ambiance camions, vapeurs d’hydrocarbures, bitume et détritus. Pas exactement l’idée qu’on peut se faire d’une nuit de camping en Australie. Mais l’anecdote est amusante et nous passons donc le reste de la soirée à deviser avec les français. Y’en avait un qui était en Australie depuis 9 mois et y avait observé une bonne dizaine de fruits géants, nous sommes restées admiratives…

Bowen c’est pas très accueillant, on est saoulées. Plan B, oui le fameux. Il se trouve que lors de notre session Beef Australia à Rockhampton, nous avions fait la connaissance de David, au détour d’un bœuf absolument monstrueux. Après les quelques échanges d’usage sur les proportions de la bête, voilà que nous apprenons que David travaille dans les graines et qu’il est finalement assez étonné que nous ne trouvions pas de job. Du coup il passe des coups de téléphone et finit par nous lâcher le numéro d’un certain Glen.

Arrivés à Bowen le bec dans l’eau nous contactons le Glen qui après 2 jours de mutisme téléphonique nous dit d’aller dans un bled nommé Home Hill, encore plus petit qu’Airlie Beach et encore plus, plus petit que Bowen. Home Hill c’est une ville de 150 m de long coupée par la higway. Mais Home Hill possède un COMFORT STOP. Le rêve du vadrouilleur en van. Toilettes, douches, cuisine à dispo, gratos. Youhou !

Une nuit au comfort stop, et un certain Andrew nous appelle de la part de Glen et nous indique le chemin pour atteindre sa ferme.

  

L’endroit est reculé mais cerné par de superbes montagnes. On nous offre le gite gratuitement le temps que durera notre travail ici. Une grande maison avec patio et tout le confort, personne n’y vit, ce sera notre chez nous pour les 10 jours à venir. La paie est bonne mais le travail est dur. 


Nous devons transplanter des bébés tournesols. Donc on est pliées en deux toute la journée et on parcourt des bornes dans cette position car nous avons un champ entier à faire. A la fin des deux premiers jours nous ne somme plus que des ectoplasmes de douleur. Et puis on se fait à tout, nous nous musclées et nos i pod n’ont jamais autant servi je pense. A toi ami voyageur rural, je te conseille un bon gros hip hop pour te motiver lorsque tu sais que tu va passer 8 heures d’affilé à quatre pattes dans un champ de tournesols transgéniques (les graines étaient turquoises…). 


Mais Andrew et son frère, nos boss, sont adorables, ils n’ont ont montré les endroits derrière la maison où nous pouvons observer… des crocodiles. Mais sur l’autre rive de la rivière hein… Le premier soir nous avons préféré dormir dans le van, garé sous le hangar. La traversée du jardin entre la maison est Mitch s’est effectuée dans un léger affolement dû aux bruits étranges qui émanaient des buissons. Après vérification auprès de nos employeurs hilares, il s’agissait encore des dindes. Ben oui, les dindes fouillent les buissons pour y dégoter de la grenouille. Ah oui, parce que la maison, au bord d’un fleuve donc était littéralement envahie de batraciens, du gros crapaud marron à la jolie grenouille vert pomme. 

  

Et elles squattent vraiment partout, avec une prédilection pour la cuvette des toilettes, l’équivalent d’un jacuzzi je suppose. Cette jolie ferme nous l’avons baptisée CHURINGA en référence au livre dont nous nous faisons la lecture Elise et moi le soir au coin du feu. Un très mauvais roman, extrêmement mal écrit par une australienne, sur une nana (Jenny, artiste peintre) qui reprend une ferme dans l’outback après la mort de son mari. C’est un peu notre soap opéra du soir, clichés et barres de rire garantis, nous attendons encore que Brett le gérant de la ferme prenne sauvagement Jenny dans le foin….

Le truc marrant du jour c’est que le dernier jour de travail nous étions supposés ne transplanter que le temps de la matinée. Moi j’avais depuis décidé de dormir dans Mitch et Elise dormait dans la maison. 

  


Quand on est 24/24 scotchées, on profite de la moindre opportunité pour s’aménager quelques plages horaires solitaires. Enfin tout ça pour dire que je m’étire nonchalamment dans le lit de Mitch et voilà que mon cou fait « clic ». Et oui, Bibi a réussi à se bloquer le coup. Même pas en travaillant le dos plié en deux sous un soleil de plomb, nan, juste en s’étirant dans son lit…


Elise et moi avons donc eu la joie de tester le système de santé australien. Direction l’hôpital public de Townsville, la grosse ville la plus proche du bled où nous résidions. 30 minutes de calvaire sur une route australienne chaotique servie par les suspensions de Mitch, et mon cou qui faisait clic clic clic…. Après 2 heures d’attente aux urgences (un truc assez international pour le coup), un gentil médecin pas du tout comme dans Grey’s Anatomy, mais fort jovial me prescrit des p’tites pilules pour me décontracter mon muscle tout tendu. En gros j’étais complètement shootée ! Le petit flacon de médicaments était rigolo, un tube en plastique avec mon nom et le nom du médecin dessus, comme dans les séries américaines, coool.

Glen nous a promis du travail pour dans une semaine. Donc nous revoilà à Airlie Beach où il fait désormais beau. Nous avons réservé une croisière de 2 jours sur un voilier qui va nous balader dans les îles des Whitsundays. (Taper whitheaven beach sur internet juste pour pleurer) Nous aurons deux plongées sur la grande barrière et autant de snorkeling que nous voudrons. Y’a un bar et un jacuzzi sur la bateau ainsi que plein de jeunes gens venus faire la teuf, ça promet !

Après quoi nous retournerons à Churinga voir ce que Glen peut nous proposer. Comme quoi nous avons bien fait d’aller au Beef Australia même si nous n’y avons pas finalement fait grand chose, nous y avons rencontré la personne qui nous permet de travailler maintenant. Nous voilà dans les fichiers de Pacific Seeds, une grosse entreprise qui fait pousser plein de sortes de graines à travers le pays. Très cool pour nous, qui pourrons ainsi de ville en ville travailler pour la même entreprise, on a trouver le filon quoi.


Voilou les gens, rendez vous au prochain blog avec je l’espère tout un tas de photos avec de l’eau très bleue et du sable très blanc dessus !

 

Je vous embrasse et encore merci pour vos comments. A ce propos certains d’entre vous n’arrivent pas à poster de commentaires. Si ceux qui y parviennent pouvaient poster un commentaire explicatif sur la marche à suivre ce serait top, d’avance merci !

vendredi 8 mai 2009

CARTE POSTALE


Chers adhérents, chères adhérentes je vous salue !





Après deux semaines en bungalow les mains dans l’eau savonneuse, nous avons repris la route.

Entre temps nous avons visité la distillerie de rhum de Bundaberg. Il faut savoir qu’à peu de choses près vous ne trouverez en Oz que du Rhum de Bundaberg dont les australiens ne sont pas peu fiers. C’est du Rhum ambré, avec tout un tas de déclinaisons possibles (dont un goût chocolat assez…bourratif). Moi qui ai eu l’occasion ces temps derniers de fréquemment consommer du rhum de nos îles à nous, je peux me permettre encore une fois de pousser un p’tit cocorico, le nôtre est vachement meilleur ! Alors pendant la visite, essentiellement, on a observé des cuves d'un, ma foi, fort beau gabarit et p'is des tuyaux. On a gouté de la mélasse, la patasse de cannes à sucre, ça a la même tête que la Vegemite dites donc, mais avec un p’tit gout de réglisse.

Ce qui m’a le plus impressionnée lors de cette visite, était la femme payée à rester all day long les fesses vissées sur son fauteuil à regarder défiler les bouteilles tout juste remplies ; au cas où il y aurait un vis de forme quelconque…

Bien qu’en bord d’océan pendant deux semaines nous manquions d’exotisme et d’aventure, aussi avons nous décidé de redescendre un chouilla vers le sud pour visiter la célèbre Fraser Island. Accessible en bateau, le touriste est obligé d’y circuler en 4X4. (Certains louent un 4X4, sans expérience de conduite sur dunes,les accidents sont légion.) Lagons de rêve, beach de rêve, sables colorés et tout le toutim. 

On se fait donc 100 bornes vers le sud ; pour s’entendre dire que suite au mauvais temps des jours derniers, la moitié nord de l’île est fermée au public jusqu’à nouvel ordre, pour des raisons de sécurité. Merci. En matière de sécurité les australiens ils rigolent pas.  Du coup on a pas rigolé non plus. 

(Même les crabes sont des artistes ici, observez la perfection de ces p'tites boules de sable...)

Qu’à cela ne tienne, plan B !(Elise et moi avons pris l’habitude de fourbir plusieurs arcs à nos flèches en ce pays si aléatoire). On repart vers le Nord, les îles paradisiaques c’est pô ça qui manque dans le coin, direction Lady Musgrave Island.

Une des toutes premières îles de la Grande Barrière de Corail, oui Madame.

 Au programme une journée avec aller-retour en bateau jusqu’à l’île et son lagon coralien, snorkeling bien évidemment, petit tour en bateau au fond transparent, visite guidée de l’île et lunch de crevettes. La ville de départ est « 1770 ». Drôle de nom pour une ville, ainsi baptisée parce que c’est le lieu et l’année où le famous Captain Cook a débarqué en Australie. (Pourrez replacer l’info dans une conversation ça fait toujours bien.)

Là c’est le moment où les photos de ce blog vont vous faire mal aux yeux les enfants ! Oui, regardez par la fenêtre là, à côté de vous… Du bitume et du gris? J Désolé. 

Ô joie, ô bonheur, comme sur les affiches de voyages dans le métro, comme dans les catalogues Cook! L’eau est turquoise, les poissons aussi ; entre autre ! Alors le corail c’est plus dans les tons jaune/marron, et puis l’eau est à 20, 25°. Je vais peut-être paraître un peu difficile mais le snorkeling consiste à faire le mort la tête dans l’eau et à regarder ce qu’il se passe en dessous, du coup, on peu rapidement avoir frais.

On a vu des concombres de mer (grosso modo, un genre d’étron avec parfois des p’tites protubérances dessus), des étoiles de mer bleues, des myriades de poissons multicolores, des barracudas, Dora pour ceux qui ont vu Némo… 









         

Pas vu de Némo par contre (poissons clowns). J’ai bien scotché 5 minutes sur un p’tit bout de corail violet parsemé de jolis petits poissons jaunes, ravissant ! Alors au moment où j’étais en train de me dire que les poissons multicolores c’est chouette mais ça va 5 minutes, et ben pan. Voilà que nonchalamment elle est sortie du grand bleu qui m’entourait. Une tortue ! Maintenant je pourrais le dire, « j’ai nagé avec une tortue », c’était magique...Je n’ai que la photo d’un p’tit poisson bleu prise depuis le fond vitré du bateau… Ben oui il faut que j’investisse dans un boîtier étanche pour mon appareil photo



L’île, c’était sable blanc et bois flotté, tout plein de corail de toutes sortes, (tout mort) sur la plage et une odeur prégnante de fiente d’oiseaux.


L’île est en effet un sanctuaire pour quelques espèces d’oiseaux marins et d’autres qui ne savent pas voler.Alors je tiens ici à préciser que si y’en a qui veulent faire le truc en se disant qu’un buffet de fruits de mer les attend, va falloir vous contenter de vrais poissons qui nagent dans l’eau. Le buffet de crevettes était vraisemblablement constitué de 4 crevettes. Passons, ne jouons pas les mauvaises langues cette journée était formidable.

Mis en pratique du protocole, trouvage du centre d’information au préalable et ainsi dénichage de lookout. Malheureusement pas de WC. Ca fait rien on en a repéré d’autre en ville, ne vous angoissez pas !

La p’tite anecdote du lookout de 1770 : Si moi ce qui me rend nerveuse c’est l’absence de sanitaires, Elise c’est les p’tites bêtes à antennes. Notez, je ne suis pas forcément en extase à la vue d’une fourmi-araignée de 7 cm de long… Or donc nous voici à tuer le temps dans Mitch avec une partie de Uno et une conversation profonde sur quelques vérités universelles. Je sens un truc sur mon bras, une p’tite araignée, je l’envoie balader d’une chiquenaude. Elise fronce le sourcil gauche. « C’est pas grave Elise elle était toute petite ! » En Australie la taille d’une bestiole ne vous donnera strictement aucune indication sur sa dangerosité. La Red Back est une araignée minuscule dont une seule morsure pourrait zigouiller quelques éléphants ! Sans rire. 

Et la Jelly Box, la « méduse boîte » ne mesure pas plus de 5 cm (sans les tentacules) et inflige une des brûlures les plus douloureuses au monde, suivie d’une mort tout aussi douloureuse. Il paraît qu’il n’y a pas de peine comparable à celle qu’inflige ce p’tit bidule gélatineux. Parenthèse refermée. « Oui mais Chloë, moi ce qui me soucis c’est que c’était p’t-être un bébé et que y’a la maman pas loin. » Moi je me gausse, « Oh allez Elise on se détend ! » Elise décide d’aller dans le salon fumer une cigarette (comprenez l’avant de Mitch) pendant que je cherchait quelques nourritures dans la cuisine (comprenez le coffre de Mitch). Voilà qu’Elise se précipite soudain vers moi, à 4 pattes sur la couchette « Je crois que j’ai trouvé la mère !!!! »

(Voici un genre de Martin Pêcheur dont le chant ressemble à une grosse barre de rire hystérique)

Effectivement, il y avait une araignée de bien 1m, 1m50 d’envergure au plafond du salon. Blanche, gaulée comme un crabe, argh ! Après quelques minutes d’hystérie collective ponctuée de larmes, de rires nerveux et de piétinement chaotique autour de Mitch, nous mettons fébrilement au point un plan d’attaque. Pull a capuche, gants de vaisselle Mapa, spatule à crêpes, torchon et bombe répulsive. J’étais à deux doigts d’enfiler le masque et le tuba d’Elise quand je me suis dit que j’allais peut-être un peu loin... Le combat fut âpre. Je ne suis pas très fière de l’avoir tuée cette pauvre « araignée-du-soir-espoir », mais elle était très grosse quand même… Pardon. Du coup sur une brillante idée d’Elise nous dormons depuis dans ce que nous avons baptisé « Le protocole » (Oui encore un, me direz vous, mais la survie en milieux hostiles nécessite la mise au point de certaines démarches propres à améliorer vos chances de rester intacte). « Le Protocole » est une moustiquaire carrée qui englobe la partie chambre de Mitch, glissée ensuite sous le matelas, l’ennemi restera à l’extérieur.

Et hop on repart, direction Rockhampton, la capitale du bœuf ! Après la guitare géante et la crevette géante, voici la vache géante.

Les australiens a-do-rent faire des trucs géants en fibres de verre ! (Il y avait également un chameau géant dans les parages). Rocky comme ses habitants la nomme,  c’est un petit bout d’Amérique de la télé le dimanche après-midi sur M6. Si t’as pas de chapeaux de cow-boy sur la tête c’est toi qui va dénoter, en l’occurrence, nous. 

Ils sont tous très fiers de leurs grosses voitures à aileron et à triple pot d’échappement, en résulte moult crissement de pneus et vrombissements de moteur à tous les carrefours.

Si c’est la ville du bœuf, c’est parce qu’il y a plus de 250 000 têtes de bétail à la ronde (des mouches et un léger fumet de bouse avait vous dit ?). Du coup ils ont développé tout un tas d’activité avec des vaches et des chevaux dedans. Le rodéo de vaches, le rodéo de cheval, et de multiple façon d’amener une ou plusieurs vaches d’un point A à un point B depuis le dos d’un cheval (campdraft).



Un rodéo de vaches, on en a vu un dans l’arrière court d’un bar. 







Spectacle familial, on mange son hamburger de vache, muni de ses bottes en vaches en regardant des gens tenter de tenir plus de quelques secondes sur… une vache. C’est un spectacle familial, l’ambiance est joviale et détendue, on se prend vraiment vite au jeu. Nous avons passé un formidable après-midi au Paradise Lagoon, ranch d’un magnat de la vache (Brian Acton) mordu de sport avec des vaches dedans. On y a vu du campdraft. 

Le principe c’est d’isoler une vache du troupeau, de lui faire faire un p’tit parcours et finalement de la faire passer entre deux poteaux, le tout à cheval. 

Alors y’a différentes sorte de vaches hein. On a un peu observé un autre genre de campdraft, visiblement en équipe, un genre de ping pong de vaches collectif, pas tout compris à ce qu’il faisait les gens… Les chevaux étaient d’une rapidité et d’une souplesse assez incroyable, ils réagissaient au quart de tour, au moindre oscillement de bassin des cavaliers, Elise avait les yeux qui brillaient !

Nous sommes arrivées à Rockhampton pilepoil au moment du « BEEF AUSTRALIA 2009 «, THE salon de, devinez quoi, de la vache, merci. Prenez le salon de l’agriculture en plein air, mais qu’avec des bovins. Des allées pleines de gens en chapeau de cow-boy qui rêvent en regardant le dernier tracteur disponible, qui achètent des chemises à carreaux et des chapeaux dans les boutiques « outback » dédiées, qui se tapent une p’tite bière et qui bien sûr dégustent un bon gros steak de 400gr. On a été un peu désappointées parce que la dame qui nous a vendu les tickets nous a dit que ça n’ouvrait qu’à 17h, et comme tu t’en souviens cher lecteur, à 17h en Australie, tout ferme, ça a été la même au Beef Australia. Surtout que sur le programme, la p’tite fête commençait dès le matin… Qu’à cela ne tienne, il y a un rodéo à 19h. Sauf que la même dame des tickets ne nous a pas vendu une entrée comprenant le rodéo. Bon, tans pis, reste la bière.

Ah oui, et au fait, toujours pas de travail dans le coin…


Voici donc une semaine qu’on se lave à l’eau froide dans les toilettes pour handicapés de notre lookout venteux de Rockhampton, on en a un peu marre là tout de suite. Dernier matin à Rocky, nous allons visiter le plus grand centre culturel aborigène de la région. Visite guidée d’1H30, très chouette. Session boomerang à la fin. Tout est dans le p’tit mouvement sec du poignet… 3 essais chacune… Heu, va falloir pratiquer!

Allez zou, toujours vers le nord ! Direction Mackay (se dit "ma caille"), beach et on espère comme d’hab, du travail, il serait temps non ?

A suivre au prochain épisode: des platypus au crépuscule et des rangers dans la nuit....

Je vous embrasse tous et espère que la vie va bien aussi pour vous!!!!