mardi 7 avril 2009

LOST IN TRANSLATION







Amateurs de bronzage marcel bonjoir !
Pardon pour cette absence et merci au Mc Donald's de Warwick de m'accueillir ce soir et de me permettre de communiquer gratuitement avec le monde. 
Nous nous étions quittés sur le suspense insoutenable de la ferme à œufs. Un hangar ouvert et vide, une unique machine avec un tapis qui amène des œufs et des p’tites pinces rigolotes qui mettent les œufs dans des boites. Je n’ai toujours pas compris comment les poules savaient qu’il fallait pondre sur le tapis roulant, m’enfin bon. Toujours est il que le job consistait à checker si en bout de chaîne les œufs étaient cassés et puis faire des piles de 6 boites de 30 œufs, qu’il fallait ensuite caler sur des chariots… Deboutpendant 8h…au moins…Comme dirait Mohamed le patron, « on finit de travailler quand elles ont fini de travailler ». Le chef du tapis roulant qui sait comment titiller la machine quand elle déraille c’est Joe. Petit, sec, grands yeux bleus (qui n'a pas les yeux bleus dans ce pays), doit pas sucer que des glaçons, mais très gentil. Le hic, entre autres choses, pour en finir avec ces histoires d’œufs, c’est que c’est chez Joe, qu’il aurait fallut aller se laver pendant un mois, dans sa p’tite cabane, là bas, dans le coin de la ferme… J On a dit qu’on ne pouvait que 2 semaines, not enought pour la patron. Du coup, maintenant on met des croix à des asiatiques dans des champs de fraisiers ! (cf plus loin). Comme les australiens c’est des gens bien et ben ils nous ont donné toute une boîte d’œufs dites donc.Ca fait 30 œufs, dans un van sans frigo et seulement deux bouches pour assimiler le tout. 


 Cadeau un peu encombrant. Du coup on a fait des crêpes, de nuit c’est un peu plus complexe, mais on n’aura jamais mangé des œufs aussi frais ! Adieu Tamworth, vaux, vaches, œufs et Joe ! Retour to the beach, on repart direction la côte. Au passage nous croisons la crevette géante de Ballina,

 

mais comme me le fait remarquer Elise,on a loupé la grande banane de Coffs Harbour.

On arrive à Byron Bay,

 sea, sex and sun.

 C’est beau, c’est chaud, très touristique.

 On rédige nos CV sur la plage

 mais y’a

 pas tellement de boulot dans le coin.

 Y’a du dauphin et de la tortue qui baguenaudent paraît-il, pas vus. Parce que l’histoire, c’est que moyennant 50 Dollars, on devait aller faire du snorkeling (tuba palmes donc) près d’une p’tite île en face de Byron Bay, et que là y’avait des tortues et tout et tout. Et patatra, voilà qu’il se met à flotter des cordes. Première expérience de pluie made in Australia. Alors oui, on comprend maintenant le concept d’inondation. Deux, trois jours non stop de pluie torrentielle. La terre est tellement sèche qu’elle n’absorbe rien et on a ainsi vu naître de jolies rivières spontanées. En outre, ce fut l’occasion d’apprendre à mieux connaître Mitch. Bien que bleu océan, il n’est absolument pas branché ambiance humide.Traduction, il a les joints du coffre qui sont pourris et la pluie a copieusement imbibé notre matelas. Formidable ! Heureusement, les journaux locaux sont gratuits… Byron Bay sous la pluie, juste ça sert à rien, donc on repart ! Direction Nimbim (nous on dit « nain-bain » parce que ça nous fait rire),

petit village paumé dans la montagne et place forte de l’herbe qui fait rigoler. C’est le point de ralliement des babas cools, des nettoyeurs de chakras et autres dealers de tisanes bios.

 C’est le Disney Land de la wheed, avec de jolis messages d’amour et de paix peinturlurés sur des murs couleurs arc en ciel…

 


Mais il pleut toujours et ce n’est certainement pas là qu’on trouvera de quoi remplir nos comptes en banque. Quelques emplettes plus tard, on trace la route direction Tenterfield et Stanthorpe, paraît que c’est là que ça se passe en ce moment. Après deux trois tergiversations nous atterrissons au « Blue Topaz »… Ca laisse rêveur un nom comme ça hein ? Le concept du Blue Topaz auquel nous allons, je pense, dans l’avenir, être fort souvent confrontées : Si tu veux du taf tu dois squatter le camping moyennant un prix vraiment pas modique. Les douches sont payantes, 20 Cents les 4 minutes (Notez : encore un exercice sur la réduction du temps de la douche). Population, internationale mais une grosse concentration d’asiat. En gros on a atterri dans un genre de cité dortoir de travailleurs de la terre. C’est ainsi que nous évoluons au sein d’une population ma foi fort hétéroclite : vietnamiens, coréens, japonais, chinois, malaisiens, estoniens, allemands, anglais, italiens et français off course ! Le job : c’est là que les termes, « camps de travail » viennent vous gratter le derrière de la tête. Imaginez un champ de plants de fraisiers. 

Dessus vous caler des pickeurs asiatiques classés par nationalité.

 

 Sur chacun d’eux vous mettez une étiquette avec un code barre. C’est là qu’Elise, moi et toutes les autres jeunes filles en fleurs qui ne sont pas originaires d’Asie entrons en scène. On a un p’tit classeur avec des colonnes et

 les numéros des pickeurs. On en à 10 chacune à « surveiller ». 

Un peu de culture générale complètement inutile : un plant de fraisiers doit comporter au moins trois tiges, avoir la base au moins aussi large qu’un stylo Bic, comporter des racines fournies et pas trop courtes en faisant attention à leur égale répartition.

 Donc on arrive avec notre bloc note et notre superbe tapis fait en toile de sac à pommes de terres (pour se caler le fessier au sein du marasme agricole) et hop, on chope un bouquet de plants de fraisiers. Si y’en a pas 20 ou qu’il y a un soucis de racines, de feuilles etc, pan, on leur colle des mauvais points, voire des croix. Bien entendu ce n’est pas pour le fun, ces gens sont payés au rendement et s’ils fautent, ils sont moins payés. Sympa le taf nan ? Tu colles des croix à des gens avec qui tu picoles le soir et qui seront moins bien payés si ce fichtre de fraisiers n’a pas les racines adéquates. Ensuite nous avons les mâles de type européens qui compte le nombre de bouquets de fraisiers et qui les mettent dans la remorque d’un p’tit tracteur qui s’en va ensuite au diable vauvert…

Mais attention, le pickeur, c’est l’élite, le haut de la pyramide, ce sont eux qui se font le plus d’argent. Et les fermiers ne prennent que des asiats parce qu’apparemment le type caucasien est nettement moins performant! Les plus nuls seraient les coréens et les mieux ce sont les malaisiens et les vietnamiens je crois… C’est terrible, on se met à parler d’eux en termes ethniques et génériques, et on les nomme par leurs numéros… On ne voit pas très bien sur les photos, mais certains viennent avec leurs chapeaux chinois, c’est tout à fait « dépaysant » la première fois. Petite parenthèse dans le cadre de la lutte contre le sexisme de la société patriarcale qui nous étouffe, les mecs qui se contentent de mettre les paquets de plants de fraisiers sur le tracteur sont systématiquement payés 100 dollars de plus que nous les filles aux p’tites croix. Alors que ça glande sec. Bref, continuons la lutte mes sœurs ! Donc voilà. On finit dans deux jours et il va falloir qu’on fonce vers le nord vite vite, car les inondations sont partout et le temps se rafraîchit de ce côté de l’Australie, courrons après le beau temps !

Le goodies du jour,

 vu au marché de Sydney, un décapsuleur testicules de kangourou ! Pour ceux qui n’aiment pas la bière, les dites testicules sont également disponibles en version porte-clés !


A bientôt chers lecteurs de tous poils !

6 commentaires:

  1. je ne suis sûre d'avoir très bien compris le principe des croix et des plants de fraisiers mais bon ....maintenant j'attends des photos de la grande barrière!

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  2. Merci Chlo pour ton good work ! y aurait de quoi faire de bons documentaires sur les jobs en australie avec tout ça !!
    on se voit sans doute dimanche sur ta webcam.
    bises

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  3. IRIS & VICTOR c'est mon compte google, désolée. t'auras compris que c est magali.

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  4. "Et les fermiers ne prennent que des asiats parce qu’apparemment le type caucasien est nettement moins performant"
    ça ne fait pas plaisir au grand Michel ce genre d'affirmations!!!
    As-tu seulement écouté les paroles du "Temps des colonies"?
    Je vous invite à replonger dans cette prose délicieuse du Maestro:
    "Dis nous ce que t'as pas, oh buana
    nous on en a!"
    des bises et bravo pour Mitch "la goutte"...

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  5. ptdrrrrr
    je suis pliee en deux... tu ecris comme tu parles, c est hilarant.( le coups du suceur de glacons est plutot genial)
    sinon je vois que madame la casquette est partout ;) je suis jalouse.. elle, elle a vu les kangourous!
    ps: t aurais pu penser a moi pour le decapsuleur!! lol

    manu

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  6. pas mal le disneyland de la weed :)
    bon courage pour le travail !
    au pire vous pourrez toujours vendre des bracelets brésilien :p

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